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Le site du Graoully |
La Vouivre
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La Vouivre à l’époque gardait le trésor d’un riche seigneur cruel qui était
parti se faire décapiter par les maures au cours d’une croisade. Une misérable
femme nommée Anna Simon et son bébé, sur les conseils d’un ermite, s’étaient
rendus au château abandonné pour essayer d’y trouver de quoi survivre. « On
t’y donnera un trésor. Mais ne prend que ce dont tu as besoin, pas plus ! »
lui avait conseillé le vieux sage avant de la recommander à Dieu. Tandis
qu’elle berçait l’enfant dans la cour, elle vit le donjon se fendre d’une
brèche qui lui permis d’y pénétrer après avoir laissé son fils à
l’abris d’un buisson. Ce qu’elle vit alors à l’intérieur l’émerveilla
: un amoncellement de pierres précieuses et de pièces d’or. Anna remplit ses
poches, sa ceinture, son bonnet... Mais à chaque poignée d’or la fissure se
refermait un peu plus et c’est de justesse qu’elle pu se faufiler vers
l’extérieur. Mais là elle dû constater que son bébé avait disparu. Folle
de chagrin elle retourna chez l’ermite : « Je t’avais prévenue... C’est
la Vouivre qui l’a enlevé pour te punir de ta cupidité. Dans un an jour pour
jour tu retourneras au Donjon et tu déposeras au pied de la tour toutes les pièces
que tu as prises. Alors la Vouivre te rendra ton fils. »
Beaucoup ont essayé de s’en emparer, mais un seul a réussi. Un valet de ferme usa un jour de ruse pour réussir là où ses prédécesseurs
avaient échoué et payé chèrement de leur vie.
Il s’était caché dans un robuste tonneau hérissé de pointes en acier avec
juste une petite ouverture pour lui permettre de passer la main. Il s’était
rendu un soir à l’endroit où la Vouivre avait coutume de se baigner à l’époque,
et bien à abris dans sa cachette il attendit la bête. |
Un corps d’écailles et de feu qui s’élance dans la nuit et la transperce de l’éclat rougeâtre d’un pur diamant, œil unique, que l’on peut apercevoir à des lieues à la ronde. Serpent ailé au dents tranchantes comme des rasoirs, gardien de trésors enfouis qui ne doivent jamais plus étinceler à la lumière du soleil... Mais aussi, femme-fée, splendide, à la longue chevelure ondoyante, aux yeux verts transparents. Elle se défait parfois de ses atours de serpents en fin d’après-midi pour aller se baigner dans les cascades du Jura et du Doubs. Plus d’un jeune aventureux, caché dans les fourrés, est déjà resté fasciné à contempler son corps parfait... Mais c’est toujours la même histoire : une fois que l’homme a vu le joyau laissé sans surveillance, son cœur ne bat plus que pour ce trésor inestimable... On raconte que la Vouivre est aveugle sans ce joyau... Mais il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte... A peine a-t-il mit la main sur le trésor qu’un cris déchirant retentit et un dragon énorme bondit de la rivière pour fondre sur le jeune inconscient que l’on retrouvera le lendemain déchiqueté ou calciné... Si son cœur ne s’était enflammé que pour la belle, une fleur offerte, un poème improvisé aurait pu émouvoir la belle et les mener dans de délicieux ébats... Mais la Vouivre n’a jamais connu un amour véritable... |